Petit Prince et son équipage viennent d’arriver à Djibouti, aux portes de la Mer Rouge !
Notre traversée de cette 2° partie de l’Océan Indien, du Sri Lanka jusqu’à Djibouti, aura été notre plus longue traversée en durée de notre tour autour du monde : 24 jours, tout juste ½ jour de plus que notre traversée du Pacifique, pourtant plus longue en distance.
En cause, un faible vent qui nous a accompagnés presque tout le long du parcours : pendant le tiers du temps, nous avons avancé à moins de 3.5Nds (6km/h), la vitesse d’un marcheur rapide… Alors que l’objectif était de traverser un océan… Nous avons chanté maintes fois la chanson du Petit Navire :-)
L’avantage premier était que nous n’étions pas trop secoués : les cours du CNED ont bien pu avancer, et les créations artistiques de la traversée ont été très riches ! Qui plus est, aucune pluie, beaucoup de levers et de couchers de soleil, et de belles nuits étoilées.
Cette traversée n’a pas été morose pour autant : le 25 février, nous avons fêté les 3 ans de Aurore avec gâteau d’anniversaire et bougies d’anniversaires comme il se doit. Une semaine plus tard, festivités de mi-parcours avec confit de canard et un spectacle insolite offert par la « nature » : flottait là dans une mer calme, à des milliers de km des côtes les plus proches, une sandalette avec dessus un petit crabe vivant, et sous son ombre un petit poisson les accompagnant ! Peut-on en déduire que les déchets en plastique abritent la vie ?
Petit à petit, l’air se rafraichissait en soirée, nous amenant à porter une petite veste après le coucher du soleil. Nous avons vu réapparaitre la Grande Ourse et l’Etoile Polaire. Des dauphins virevoltants nous ont accompagnés à plusieurs reprises, ainsi que des malheureux thons et dorades coryphènes mordant à notre hameçon nous accompagnant lors de nos repas.
Nous avons vu réapparaitre les oiseaux de mer quelques jours avant notre entrée dans le Golfe d’Aden. L’un d’eux est venu se poser sur le pont et s’est empêtré dans le filet des filières du bateau… D’un commun accord, nous avons préféré le libérer que de le passer à la casserole ! Il n’était pas bien gros. Et vexé de s’être laissé piéger, après avoir été libéré, il s’en est allé faire ses besoins sur le panneau solaire. Quelle ingratitude.
Dans le Golfe d’Aden, nous avons navigué au milieu du trafic intense des cargos surveillés par différentes armées du monde. Nous avons été contactés plusieurs fois pour prises d’informations (qui nous sommes, d’où nous venons, où nous allons, etc.) Nous sommes passés sans rien à signaler, comme la trentaine de voiliers qui s’étaient inscrits sur le site de Red Sean 2019, et probablement beaucoup d’autres non inscrits.
Ensuite, nous nous sommes dirigés vers Djibouti, en l’absence de fenêtre météo favorable pour remonter la Mer Rouge, mais aussi et surtout pour refaire les pleins d’eau, de diesel, de gaz, de nourriture fraiche, etc. Des dauphins sont d’ailleurs venus nous y accueillir !
Nous ne devrions pas tarder à repartir, car une fenêtre météo semble s’ouvrir dans les jours qui viennent… Alors, à bientôt !
Pierre-Emmanuel, pour tout l’équipage