Nous sommes retournés en Egypte récupérer Petit Prince pendant les vacances de la Toussaint, où les T°C sont plus agréables et le vent meilleur que pendant l’été. Manue préférant rester en France et poursuivre sa formation, je suis parti avec les enfants, mon oncle Pierre, un ami Masaro et son fils Max de 16 ans.
Le départ de Port Ghalib a été un peu long : les autorités ont mis 5 jours pour nous donner le permis de naviguer dans les eaux Egyptiennes, ce qui nous a fait louper une belle fenêtre météo. Pendant ce temps, nous avons bien profité de la piscine de l’hôtel et des très beaux fonds marins à proximité.
Nous sommes partis de Port Ghalib tantôt à la voile, tantôt au moteur. Un poisson certainement très gros a mordu à l’hameçon et a vidé la moitié du moulinet avant de s’échapper... Notre performance pêche dans cette partie de la Mer Rouge aura été déplorable, étant donné que quelques jours plus tard, il est arrivé la même chose à l’hameçon qui nous avait été donné en Nouvelle Calédonie par l’Adie.
Le vent n’arrêtant pas de monter, nous nous sommes retrouvés au niveau de Hurghada à remonter à la voile du force 6. Un bruit anormal s’est fait entendre au niveau de l’arbre d’hélice ; Hurghada étant la dernière halte possible avant Suez, nous avons pris la décision de nous y arrêter pour diagnostiquer ce bruit. La nuit suivante a été éprouvante pour les passagers car le vent a encore monté ce qui, avec la gîte et les vagues, a rendu les équipiers malades.
Max et Pierre ayant en plus des activités prévues en France, ils ont profité de cette halte pour repartir en avion. Deux mécaniciens sont montés à bord et ont réaligné le moteur avec l’arbre d’hélice, à la suite de quoi nous avons pu repartir. Nous avons fait quelques mouillages le long du Sinaï pour laisser passer les coups de vent successifs, jusqu’à notre arrivée à Suez. Nous y sommes restés 2 jours, en attendant notre passage dans le canal et l’obtention des papiers nous autorisant à quitter l’Egypte. Un employé du bateau est monté à bord pour mesurer la jauge du bateau. Beaucoup de bakchichs et de cadeaux ont dû être distribués …
Le passage du canal s’est fait en 2 jours, tout au moteur, avec un pilote différent chaque jour. Le premier jour, départ vers 10h du matin. Nous avons croisé un convoi descendant : il n’y avait pas beaucoup de place entre les gros cargos et le bord du canal ! Nous sommes arrivés à Ismaïlia vers 22h, pour y passer la nuit. Le lendemain, un nouveau pilote est arrivé vers 8h, et nous a amenés à travers les pêcheurs, les convois montant et descendants jusqu’à la Méditerranée.
Nous ne nous sommes pas arrêtés à Port Saïd car nous avions là une belle fenêtre météo qui était déjà en train de se refermer pour rejoindre la Crête. Nous avons pu débuter le parcours à la voile, en reprenant les habitudes de navigation en pleine mer : des nuits tranquilles sans aucun navire à l’horizon, les spectacles des planctons fluorescents, 1 poisson volant retrouvé sur le pont le lendemain matin. Nous avons été accompagnés pendant cette traversée par un petit oiseau, genre moineau, un papillon et une libellule ! Nous avons renoué avec la pêche, en attrapant 2 bonites et 1 dorade coryphène le dernier jour.
Nous avons vu nos premiers nuages la veille de notre arrivée en Crête, et nos premières gouttes de pluie la nuit suivante, avec spectacle d’éclairs dans les montagnes crétoises. Heureusement la pluie n’a pas duré et nous avons eu 25-30°C avec grand ciel bleu jusqu’à la fin de notre séjour. Nous nous sommes arrêtés à Agyos Nikolaos, où nous avons été accueillis par des gens charmants, dans une marina remplie de bateaux habités par des gens à la recherche d’un hiver plus doux.
Nous sommes si contents d’avoir réussi à rejoindre la Grèce, le bateau nous semble si près maintenant ! Nous allons continuer à la rapprocher de la France à l’occasion des vacances scolaires successives. Le voyage n’est toujours pas terminé !