Après une longue traversée de la Mer de Corail, Petit Prince est arrivé à Cairns, en Australie, a remonté la grande barrière de corail, passé le détroit de Torres, et vient d’arriver à Darwin, dernière étape australienne avant de poursuivre notre voyage sur le continent asiatique.

Longue, la traversée de la Mer de Corail l’a été car notre départ de Nouméa a été retardé par l’absence de fenêtre météo favorable : nous avons donc décidé de faire une croix sur la première partie de notre séjour australien et aller directement à Cairns, à 1250 miles de Nouméa (notre 3° plus longue traversée depuis notre départ de France).

Nous avons rapidement repris nos bonnes habitudes de navigation : ateliers pâte à sel, dessins, peintures, cours, pêche, parties de cache-cache dans le bateau. Aurore participe pleinement aux activités de son grand frère, y compris le Uno maintenant ! Petit Prince a hébergé pour la nuit à 2 reprises des oiseaux marins, nos seconds invités ayant désiré payer leur nuit avec des poissons à moitié digérés – que nous n’avons pas mangés.

La douane australienne a aussi participé à égayer la traversée : non seulement nous devions leur envoyer quotidiennement notre position, mais ils sont venus en plus en avion lorsque nous étions à 200km des côtes pour vérifier les informations. Douane qui fut fidèle à sa réputation : une fois à quai, nous avons eu droit à la visite d’un premier chien policier, puis d’un second (flair différent) ; inspection de la liste des médicaments ; vérification de la date du dernier antifouling et que le bateau a bien été sorti de l’eau juste avant notre départ ; ouverture et photographie des armoires, de l’arrière à l’avant du bateau, à la recherche de termites. Nos petites fourmis panaméennes, elles, ont leur autorisation de séjour.

Nous avons bien profité de Cairns, dans le pays des Crocos, mais pas que : côté gentil, nous avons rencontré les kangourous, les koalas, les wallabies, les cassowaries. Côté méchants, toujours les requins, avec en plus des serpents et surtout les crocos qui vivent aux portes de la ville… Les plages sont cerclées de filets, et lorsque ce n’est pas possible, comme à Cairns, on construit dans la ville une piscine en forme de lagon !

Les quelques îles de la Grande Barrière de Corail où nous nous sommes arrêtés (les rares où il n’y a pas de crocodile d’eau salée) nous ont offert de magnifiques paysages naturels, tant au-dessus de l’eau que sous l’eau. La remontée vers le détroit de Torres a été un véritable labyrinthe, à partager avec les navires de commerce. Et certains passages n’étaient pas très larges ! L’avantage est que la mer était plate, la houle ayant été cassée sur le récif extérieur, et Petit Prince avançait vite et confortablement quelles que furent les conditions de vent.

Le passage du détroit de Torres s’est fait par une belle journée ensoleillée ; profitant du courant, le bateau a battu son record de vitesse sur fond, plus de 10 nœuds ! Ensuite, 6 jours dans la mer d’Arafura, plutôt calme, avec du bon vent, un ciel parfaitement étoilé, sans pollution lumineuse, et une température nettement plus clémente que à Nouméa ou même Cairns:  très agréable traversée !

Nous allons maintenant rester une ou deux semaines à Darwin pour préparer notre séjour indonésien, qui approche à grand pas. Beaucoup de choses aussi à voir ici, centrées bien évidemment sur le monde sauvage, tellement la ville est isolée.

A bientôt !

Pierre-Emmanuel, pour l’équipage de Petit Prince