Quand Sirénade navigue du Havre à Roscoff, en passant par Saint-Vaast, Cherbourg, Alderney, Guernesey, Lézardrieux et Trébeurden. Lire le récit...

Patrick

 

 
 

Le temps s’affiche au beau lorsque nous quittons, très tôt, la région rouennaise en ce samedi 5 juillet mais comme le laisse entendre la vieille chanson, la Bretagne nous accueille avec un ciel gris.

La relève des équipages se déroule sous la grisaille humide qui se transforme en crachin breton insistant et persistant.

Nous optons pour un traitement crêperie avant de procéder à l’avitaillement.

Dimanche 6

Tout est mou ce matin : le vent, la pression atmosphérique avec 1003.8 hPa, le ciel qui hésite entre le bleu et le gris. Les heures de marée ne sont pas favorables à un cap à l’ouest et pourtant nous avons choisi cette direction. Heureusement les marées donnent aussi dans l’anémie alors nous ne sommes pas trop gênés par le courant contre.

Nous tirons quelques bords carré devant l’Ile de Batz et décidons de démarre la machine. Après la renverse et le réveil d’un petit vent ça va mieux. Il est un peu tard pour l’Aber Benoit, alors nous entrons dans l’Aber Wrac’h par le passage de la Malouine. Très sympa ce passage, par beau temps, j’aurais dû le fréquenter depuis longtemps.

Lundi 7

Grande traversée en perspective : l’Aber Benoît, 2 h de route tranquillement au moteur dans les passes.

Le responsable du mouillage nous accueille très gentiment et transporte des équipiers et-pières pour quelques emplettes dont des huitres et des araignées.

Notre mécanicien redonne la santé au moteur de l’annexe et nous visitons les bords de la rivière.

Mardi 8

La météo s’améliore. Nous nous déhalons au moteur bien au-delà des cailloux et nous pouvons enfin mettre  la voile. A l’approche d’Ouessant, le vent monte et refuse, nous prenons un ris.

Plus bas les abords de la Jument sont tumultueux.

La Baie de Lampaul nous semble bien calme mais une fois amarrés sur une bouée pourtant très au fond, le bateau roule beaucoup.

Le tourmentin est envoyé,  bien étarqué, en voile suédoise ce qui améliore un peu la situation.

Mercredi 9

Autre configuration : le tourmentin en tape-cul le long de la balancine. Il y a un mieux. A noter qu’une fois la drisse étarquée, la balancine est mollie ; elle sert à retenir la voile à l’envoi et à l’affalage.

Journée à terre sous le soleil.

Jeudi 10

Il a fallu attendre l’ouverture de la boulangerie ! 7h30 ou 8h, je ne sais plus, enfin très tard.

Il faut l’aide du moteur pour vaincre l’agitation de la Jument et nous attrapons le Fromveur au début du flot.

L’allure est propice alors le spi monte tout seul. Je connais des mauvaises langues qui diront : bah ! Pour 10 minutes !

Et ben non ! Cette fois nous l’avons conservé un peu plus. Je n’ai pas fait le décompte.

Evidemment le vent est tombé, alors le spi aussi. Il est revenu, le vent alors le spi aussi. Ça fait de l’exercice.

Nous entrons dans le port de l’Aber Wrac’h vers 16h. Notre mécanicien se plonge les mains dans le lanceur du moteur hors-bord, avec  succès mais pur une solution provisoire.

Vendredi 11

Nous sortons de l’Aber Wrac’h avec la fin du jusant et nous mettons à la voile vers l’Ile de Batz.

Nous arrivons bien pour prendre le chenal entre l’ile et la terre. Dommage, le soleil reste un peu voilé.

Nous sommes au port ; une semaine est vite passée.

Samedi 12

Encore une relève par temps gris. Cela devrait s’améliorer en début de semaine.

Gabriel

 

 
 

Bruno, Danielle, Jean-Pierre, Patrick, Paul et moi-même, sommes au rendez-vous dès vendredi soir pour partager une soirée bien agréable vue la douceur du temps. L'avitaillement est fait, le plein de carambars ....!!! aussi.

Echanges sur la destination envisagée pour le lendemain, navigation préparée par l'aspirant chef de bord, Patrick. Compte tenu des informations météo, des horaires de marées (HM vers 13h) et des courants, monter vers Fécamp contre courant ne séduit pas. Malgré le vent de SW annoncé 2 à 3, le choix se porte sur Ouistreham. Le retour dimanche, si le vent ne tourne pas, devrait se faire sous spi, et puis, on aime bien Ouistreham ! Danielle connait bien l'escale, Bruno y venait faire du dériveur plus jeune. De plus, on aura un peu de temps pour faire une balade ou remonter le canal de Caen.

 

Départ vers 10h, la route choisie suit le chenal du Havre avant de virer à LH 10 pour piquer vers le « sud » en espérant que le vent nous accompagne jusqu'au bout. Manœuvres, réglages, Jean-Pierre veut comprendre. Plus tard, le vent nous fait défaut et c’est au moteur que Lady Vague continue sa route vers Ouistreham.

 

Un ferry est en vue, très loin, alors que Lady Vague est engagée dans le chenal. Le barreur garde son cap et longe le chenal. Le ferry est à notre hauteur très vite et nous double. Impressionnant ! Arrivé au niveau de son terminal le pilote nous fait signe qu’il va faire demi tour dans la zone d’évitement. Demi-tour pour Lady Vague en attendant la fin de la manœuvre lente et très précise de ce gros navire. Le temps d'affaler la GV et de mettre en ordre les pare-battages et aussières, l'écluse de 16h nous invite à entrer dans le sas.

 

Nous avons peu l’occasion de remonter le canal de Caen jusqu’à Pegasus Bridge et, en ce mois de juin 2014, un pèlerinage s’impose.

Les berges sont empruntées par des promeneurs, des cyclistes, ou des rollers. Quelques signes de la main échangés pour se dire bonjour tout au long du parcours, et voici  Pegasus Bridge qui se détache à l'horizon, du moins le nouveau pont, l’orignal étant au musée un peu plus loin. L'approche se fait doucement. Paul, le plus jeune équipier, maîtrise. Le temps de faire quelques photos et Lady Vague reprend la direction du port. Calme et sérénité règnent durant cette balade sur le canal. Tea-time, moment reposant dans ce lieu chargé d'histoire. Quel plaisir ! Une  petite marche à pied jusqu’au centre de Ouistreham terminera la soirée.

 

Dimanche, le vent est annoncé NW 3 à 4. Un grain nous attend à la sortie du chenal au moment de l’établissement des voiles, mais sera de courte durée. Lady Vague file sous le soleil en direction du Havre et le vent tourne au NE. Plusieurs virements permettent à l’équipage de se régler comme en régate. Mises à la cap pour tester la réaction du bateau.

Lady Vague sera à son port d’attache vers 18h après avoir laissé passer plusieurs porte conteneurs guidés par les pilotes.

Il se passe toujours quelque chose en Baie de Seine !

Josette Delagarde

Notre D- DAY s’est déroulé sur les plages de Fécamp.

Mer d’huile, soleil radieux et un souffle de vent parfait pour atteindre les 6 nœuds nécessaires pour rejoindre le port après une journée de navigation. En bref, des conditions de rêve, autant le dire, bien différentes de celles  d’il y a 70 ans.          

Le retour au Havre se déroula dans les mêmes conditions que la veille, nous permettant, même, un mouillage face à la plage d’Etretat pour profiter de la beauté des lieux quelques heures. Rassurez-vous, loin de nous l’idée de débarquer !

Et puis, conscients d’être des privilégiés, il a bien fallu se résoudre à relever l’ancre et faire route sur Le Havre.  

Un vent de Nord Est  poussa Lady vague jusqu’au port de la baie de Seine en attendant le prochain équipage.

On gardera en mémoire ce week-end, en revanche, pas sûr, qu’on s’en souvienne dans 70 ans……

 
      
 
 

Encore une navigation baroudeur au programme. D’abord rejoindre Cowes dont on ne se lassera jamais. La traversée démarre en pleine nuit avec 15 à 20nd de vent de travers, elle se poursuit sous spi lorsque Eole commence à s’essouffler.  Puis une risée diesel pour arriver en fin de journée dans le Solent en passant par Nab Tower. Heureux d’être là, tout simplement parce que l’on aime ça.

Après une bonne nuit, direction un restaurant pouvant nous préparer un english breakfast. Tellement bon. Et puis départ Beaulieu river, son côté bucolique, son petit musée maritime, ses cygnes, sa forêt, ses mariés aussi (2 mariages en week-end !). Visite du charmant village. Par bonheur, le pub qui n’est pas ouvert indique que l’hôtel voisin peut accueillir le navigateur de passage. Adresse très recommandable… Retour sur la marina, fish and chips, les habitudes ont la vie dure.

Pour le retour, un train à prendre à l’arrivée amène l’équipage à assurer et à partir vers midi, en passant par les Needles. Mer plate, vent d’ouest, belle glisse sur l’eau. Afin de garder tout le monde éveillé, un exercice de navigation à l’estime est réalisé pendant la traversée de la Manche. Ceci n’empêche pas d’apprécier l’AIS lorsque la brume tombe fortement en pleine nuit, au milieu du rail montant.

Arrivée à 4h à Cherbourg, nous nous posons en douceur sur le ponton d’attente avant de prendre un repos réparateur. Et d’étudier avec les écarts entre la route à l’estime et la réalité…

Encore une belle navigation quoique peu ventée (mais avec du soleil), et 3 nouveaux équipiers qui ont pu traverser la Manche pour la première fois.

Les aventures de Sirénade se poursuivent maintenant dans les Anglos !